L’Unafo publie les résultats de son enquête flash : Le logement accompagné face à la crise sanitaire liée au COVID-19

L’Unafo a mené – du 21 au 23 mars 2020 – une enquête flash auprès de ses 140 adhérents, gestionnaires de logement accompagné (résidences sociales, pensions de famille, logements jeunes…). Ils ont été 50 à répondre très rapidement malgré la période. Elle en présente ici les principaux enseignements.

Quelques chiffres clés

– 16 % des répondants signalent des personnes infectées parmi leurs résidants et 19 % parmi leurs salariés ;

– Majoritairement ont été maintenues les activités liées à l’accompagnement des personnes, au nettoyage des parties communes, à la sécurité. Si les activités communes ont été arrêtées à l’unanimité, les 2/3 des adhérents ont également arrêté l’entrée de nouveaux résidants. L’accueil physique est maintenu dans 46 % des cas ;

– Si les adhérents ont majoritairement pu équiper leurs salariés de gants (75 %) et de gel (67 %), en revanche la situation est très différente pour les masques : seulement 40 % des adhérents, bien qu’ils accompagnent souvent des publics à risques, ont pu équiper leurs salariés de masques ;

– Plus de la moitié des répondants (51 %) doit faire face à un absentéisme inhabituel, principalement en raison des difficultés liées au garde d’enfants, mais la plupart du temps toutes les causes s’additionnent ;

– Près des 2/3 des adhérents répondent avoir recours ou pensent recourir à une activité partielle.

Aperçu des principales difficultés rencontrées

L’enquête menée auprès des adhérents de l’Unafo montre des difficultés de plusieurs ordres :

– Une incertitude pour les résidants quant à leur situation financière, notamment en raison de l’activité partielle ou de l’arrêt total d’activité, notamment pour les intérimaires. Les difficultés rencontrées sont liées à l’arrêt de l’activité pour un grand nombre d’entre eux et un manque d’information sur les conséquences liées à leur emploi (salaire fin mars, salaire fin avril), une impossibilité pour nombre d’entre eux de se tourner vers les administrations ad-hoc en capacité de les accompagner dans ce cadre (Missions Locales, Pôle Emploi, CCAS …) et l’arrêt des aides d’urgence en cours de réorganisation (aide alimentaire, fonds d’aide aux jeunes) ;

– Concernant le confinement, les difficultés portent notamment sur la nécessaire explication des règles, sur le difficile confinement des familles monoparentales (lié notamment à l’absence de soutien scolaire), mais aussi des personnes ne sachant écrire et lire le français (difficulté de se procurer les attestations dérogatoires et de se déplacer en l’absence de personnel à la résidence) ;

– Les difficultés liées à l’arrêt des actions collectives sont également importantes : le confinement va à l’encontre de toutes les actions menées, en particulier dans les pensions de familles, et revient à déconstruire temporairement ce qui ait fait tout au long de l’année, à savoir la solidarité entre résidants ;

– Le confinement conduit à un isolement renforcé et à des risques de dégradation de la santé mentale, avec des tensions renforcées entre résidants. Les personnes qui ont besoin d’un accompagnement (ménage, CMP) se retrouvent en difficultés car le service est restreint ;

– Des difficultés pour s’alimenter sont également relevées : difficultés pour s’alimenter comment avant, difficulté de stockage…

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